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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008

Un beau travail fait sur ce vin facile à boire.


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Domaine Belluard

lundi 6 janvier 2014, par Laurent Baraou, Monsieur Septime

En vingt-cinq ans, Dominique Belluard a transformé le domaine familial destiné à produire des pétillants chimiquement assistés en haut lieu d’élaboration de vins identitaires.

Sous le climat des Alpes, sur des coteaux exposés plein sud à 450 mètres d’altitude, subsistent aujourd’hui environ 20 hectares d’un vignoble très particulier et très ancien. Les premières traces écrites attestant la présence du vignoble d’Ayze remontent au XIIIe siècle. Il couvrait plus de 600 hectares à la fin du XIXe siècle.

Ayze est un petit village de Haute-Savoie, au coeur de la vallée de l’Arve. Ici on trouve des petits cailloux d’éboulis calcaires, des sédiments de très anciens glaciers (molasse argilo-calcaire) et des sédiments de cascades glacières (argile rouge ferreuse). Ayze fait partie des vingt-deux crus savoyards en AOC et représente environ 2 % des vins de Savoie.

Créé en 1947, le domaine Belluard s’étend sur un peu plus de 10 ha de la commune d’Ayze. Les terres familiales étaient autrefois recouvertes d’arbres fruitiers qui ont été exploités jusque dans les années 1980.

Le gringet était présent avant l’arrivée même des Romains et c’est un cépage unique, comme l’atteste une historiographie.

C’est après des études d’œnologique à Beaune que Dominique prend la relève en 1988 et s’occupe de toute la partie production et vinification de ce domaine où subsiste un cépage appelé le gringet, au sein de ce vignoble qui a su préserver son intégrité et ses spécificités. Le gringet était présent avant l’arrivée même des Romains et c’est un cépage unique, comme l’atteste une historiographie réalisée à partir de tests ADN. Quand Dominique revient au domaine, il arrive de l’école avec de la chimie plein la tête mais après plusieurs années à ce rythme, même « raisonné », il se rend compte que quelque chose ne fonctionne pas. « Tout est déséquilibré, l’environnement dépérit, car les lois du vivant ne sont pas respectées » estime-t-il.

L’observation et l’analyse permanente du vignoble le mènent à une conduite de protection et de soin des plantes intégrant tous les éléments naturels environnants. Il recherche l’équilibre entre le monde végétal, animal et minéral en excluant les produits issus de la chimie. Il découvre la biodynamie, et après quelques visites dans l’alter-vignoble français pour en observer le fonctionnement, il se lance dans l’aventure. Débarrassées de la béquille chimique des produits de synthèse, les vignes s’expriment dans la typicité des vins.

La terre où plongent les racines n’est pas qu’un support au végétal, mais un lieu de vie et d’échanges entre les mondes : végétal (racines, champignons, levures…), animal (insectes, vers de terre, bactéries…) et minéral (roches, limons, argiles…). Ce sont ces micro-organismes qui rendent disponibles les différents éléments de croissance nécessaires à la plante. Toute cette vie ne peut fonctionner sans la présence de l’eau et de l’air. Tous les pesticides de synthèse (origine non organique) – désherbants, fongicides, insecticides, acaricides – ont une action extrêmement néfaste sur ces éléments. Une baisse de l’activité microbienne touche directement la structure du sol. Mais cela ne suffit pas à la croissance de la plante, car ses prélèvements dans le sol ne représentent que 3 % de ses besoins, les 97 % restants étant pris dans l’atmosphère. Les préparations à base de bouse de vache vont revitaliser et augmenter l’activité biologique alors que la silice réduite en poudre va structurer la plante, développer les arômes et la rendre résistante aux maladies. Ces préparations sont censées mettre en relation la plante avec les mouvements de la Terre et du cosmos, rééquilibrant les rythmes (jour/nuit, lune montante/lune descendante) et les saisons (printemps, été, automne, hiver) : « Les forces captées par les plantes ne sont pas perdues pour celui qui les mange » dit le gourou de la biodynamie, Rudolf Steiner.

Seulement 8,5 ha étaient convertis en 2006 mais pas encore la totalité car certaines parties avec des particularités (10 000 pieds à l’hectare en gobelets, labours au treuil) n’ont pas permis de tout réaliser. Le projet n’est pas abandonné pour autant : la conversion est juste suspendue. Dominique espère bien l’achever d’ici trois ans. Les soins apportés aux vignes sont relayés au chai par des pratiques de vinification parfaitement adaptées. Ainsi l’élevage en fûts a été abandonné car il n’apportait rien de bon au gringet. De plus, les cuves inox sont progressivement remplacées par des cuves en béton de forme ovoïde qui favorisent l’expression du fruit et du minéral. Toutefois, « un vin ne se fait pas à la cave mais se conçoit dans la vie quotidienne des vignes », où Dominique poursuit inlassablement sa tâche.


Repères :

Domaine Belluard
283 Les Chenevaz
74130 Ayze
Tél. : 04 50 97 05 63
contact@domainebelluard.fr
www.domainebelluard.fr

  • Surfaces : 10,5 hectares.
  • Cépages : Blancs : gringet (9,5 ha), altesse (0,5 ha). Rouge : mondeuse (0,5 ha).
  • Cuvées : Blancs : Vin de Savoie Ayze (méthode traditionnelle brut et cuvée Mont-Blanc Brut-Zéro), Vin de Savoie blanc gringet (Les Alpes et Le Feu), Vin de Savoie blanc altesse (Grandes Jorasses). Rouge : Vin de Savoie (mondeuse).
  • Prix : de 8,50 à 17 €.

Le choix de Septime & Baraou
Ayze Mont-Blanc Brut-Zéro, 100 % gringet non dosé, des bulles qui vous transportent dans les hautes montagnes savoyardes.

Pour commander Le Guide de l’alter-vin sur le site de François Bourin :


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