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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008

Un beau travail fait sur ce vin facile à boire.


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Domaine Louis Julian

samedi 21 mars 2015, par Laurent Baraou, Monsieur Septime

Homme d’action et de tous les projets pour la défense du consommateur et de la paysannerie, Louis Julian croit fermement que le vin fait partie de l’alimentation de base. À ce titre, c’est un devoir de faire le vin le plus sain possible, au prix le plus bas.

Depuis treize générations, les Julian exploitent le domaine dans le village de Ribaute-les-Tavernes. L’exploitation du ver à soie déclinant après la première guerre mondiale, la famille s’est alors tournée vers la vigne. Les Julian aujourd’hui, c’est une grande tribu avec leurs huit enfants. Chacun a suivi sa voie, quitte à retourner à la terre par la suite. « Nous sommes quand même une famille de paysans », résume Louis Julian. Lui, c’est à son retour du service militaire, en 1973, qu’il s’est installé avec son père comme aide familiale. « Je me suis toujours vu paysan, pour moi c’était naturel. Mes parents m’avaient fixé la barre du bac. Dès que je l’ai eu, je me suis installé. »

Bac en poche, il récupère la partie du domaine plantée de vigne qu’il convertit en bio dès 1979. C’est un vétéran de la discipline qui aligne ses plus beaux labels comme le maréchal ses médailles : certification avec mention Nature et Progrès en 1984, agriculture biologique en 1992.

Louis Julian a une trogne qui plaît au cinéma militant. On l’a vu « faire l’acteur » dans le documentaire de Jean-Paul Jaud, Nos enfants nous accuseront. En 2012, le voilà aussi sous les projecteurs de l’actualité judiciaire, lors d’une manifestation le 21 janvier 2011 : à protester contre un regroupement de communes, il s’est retrouvé pris dans une algarade avec un gendarme qui s’était mis en tête de laisser passer la micheline transportant le sous-préfet en menaçant les manifestants avec sa bombe lacrymogène. Julian la lui a arraché des mains et l’a jetée au loin. La vidéo a fait le buzz sur internet. Passé à tabac, le vigneron a porté plainte et s’est constitué partie civile, interpellant le gendarme – muté depuis – dans une lettre ouverte publiée par Libération. Des clients japonais et hollandais lui ont même rédigé une lettre de soutien sur le net.

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Louis Julian (Languedoc)

Paysan mais aussi militant actif, voire notable de l’alter-vin, il a ainsi participé à la création du groupe Nature et Progrès. Il fut également de la création de la Biocoop soleil levain à Alès, sans oublier les origines de l’AIVB (Association interprofessionnelle des vins biologiques) et du CIVAM dans le Gard (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural). Après la bataille du bio, plutôt gagnée dans ce coin de Languedoc, Louis Julian se consacre depuis à « la sauvegarde des zones rurales et l’assistance aux citadins souhaitant s’installer ».

Son domaine parle de lui et pour lui. Durant trente ans il a laissé l’herbe pousser dans le vignoble et un véritable humus s’est constitué. Les sols sont travaillés le moins possible pour ne pas les déstructurer. Dans le Languedoc, les sols sont si pauvres en microorganismes qu’un chapeau minéral composé de calcite se forme à soixante centimètres de profondeur en de nombreux vignobles. Quand cette couche devient uniforme et que le système racinaire ne peut plus passer, la vigne ne vit qu’à travers les apports qu’on lui fait par le sol. Mais Louis Julian a trouvé la parade. L’herbe fauchée et les serments laissés sur place permettent de nourrir les micro-organismes présents dans le sol. Ces derniers ont la faculté d’attaquer la roche mère et de libérer ainsi dans la terre de précieux oligoéléments dont bénéficie la plante. Aujourd’hui, la vigne de Louis Julian n’a quasiment plus besoin d’apport extérieur.

Avec 47 cépages différents dont des hybrides, il préfère rester au rang de producteur de vins de table afin de conserver une totale liberté dans ses choix de plantation ou d’assemblage.

Avec 47 cépages différents dont des hybrides, il préfère rester au rang de producteur de vins de table afin de conserver une totale liberté dans ses choix de plantation ou d’assemblage. En 1987, il a cessé une bonne fois pour toutes de mettre des sulfites dans ses vins. Il lui a fallu écluser plusieurs millésimes avant de gagner suffisamment d’expérience, de sûreté de soi, et éviter des déviances dans les vins produits.

Jean-François Vrinat, un oenologue-conseil qui relève le challenge de travailler sans sulfite, a fait progresser Louis dans son travail. Le vigneron a pu améliorer la qualité gustative de ses vins en jouant sur le démarrage systématique des fermentations avec une levure neutre, mais aussi sur les durées de maturation, sur les températures de fermentation, sur les aérations et les sous-tirages pour éviter les déviations bactériennes et les amertumes. Résultat : de très bons vins sans sulfite sont possibles. Pour que démarrent les fermentations, il préfère ne pas faire de pied de cuve car il considère qu’il n’est pas équipé pour définir s’il n’y pas de déviation. Quand on lui reproche le levurage, il répond avec fermeté et humour : « Les levures, j’en mange tous les jours dans ma salade ! C’est un bon condiment alors que les sulfites je n’en mets pas dans mon café le matin… Il ne faut pas se tromper d’ennemi. On est quarante vignerons à travailler avec le même oenologue, à utiliser la même levure, mais les dizaines de cuvées produites sont toutes différentes et expriment des caractères très différents. Une levure ne typera un vin qui si on aseptise complètement le milieu, soit par chauffage, soit par un débourbage poussé. Ce que je ne fais pas. » L’élevage se fait ensuite en cuve inox, mais il y a dans les cartons un projet futur de cave enterrée et un élevage en demi-muids.

L’embouteillage s’effectue en bouteilles d’un litre. « L’objectif est d’avoir le moins de chose jetable autour du vin et d’obtenir le produit le moins cher possible » explique Louis Julian. Les bouteilles sont consignées et vendues plus cher si le client réclame un carton. Les « cubis » sont récupérables et peuvent être remplis à nouveau. « Ce qu’achète un client, c’est le produit, pas ce qu’il y a autour. Je vois des collègues vignerons qui mettent en bouteilles lourdes, qui font des séries limitées qui valent un prix fou, idem pour des étiquettes ou des bouchons. Au final ça sert à quoi, puisqu’on le jette ? Je suis un adepte de la décroissance, y compris dans l’exercice de mon métier. » Pour assurer la conservation des vins, il entonne les « cubis » avec du gaz carbonique. Avec une teneur en gaz trois fois supérieure à la normale, et à la grande surprise de ses clients, ils se mettent à gonfler quand ils sont stockés un peu trop longtemps, le vin devenant perlant. « De toute façon quel que soit le “cubi”, les parois sont poreuses et au bout de quatre mois l’oxygène a pris la place du gaz carbonique. Soit le vin est solide et supporte l’oxygène, soit il se dégrade. » Pour y pallier, les vignerons ont pris l’habitude de sulfiter les vins plus que nécessaire. « L’année où l’affichage des sulfites a été obligatoire sur les bouteilles, les ventes du domaine, elles, ont augmenté de 40 %, l’année suivante aussi », affirme Louis Julian.

Ce côté tête de mule du bonhomme fait que ses vins sont difficilement disponibles chez les cavistes des réseaux traditionnels, et qu’il vaut mieux les commander directement au domaine de l’allée des Tilleuls.


Repères :

Louis Julian
30, allée des Tilleuls
30720 Ribaute-Les-Tavernes
Tél. : 04 66 83 06 54

  • Surfaces : 23 hectares, avec un potentiel de 28 ha.
  • Cépages : merlot, grenache, aramon, grenache cabernet, syrah, aubin, alicante, carignan, cinsault, mourvèdre, jurançon, cardacan, ramisco, passe précoce,
    patte d’oie, des hybrides…
  • Cuvées : un rouge à 10,5° et un autre rouge à 12-13°, blanc et rosé de saignée.
  • Prix : de 1,10 € le litre pour le vrac à 2,20 € pour les bouteilles capsulées ; si
    vous les souhaitez dans un carton, il faut compter 6 centimes de plus par bouteille.

Le choix de Septime & Baraou
Louis Julian rouge, un vrai vin de table pour tous les jours, sain et pas cher.

Pour commander Le Guide de l’alter-vin :


Par olivier massonle 16 mars 2020 : Domaine Louis Julian

bonjour,

je voudrais savoir comment puis je vous commander des cubis de vin rouge ?

je suis sur paris

Cordialement,

Olivier M.


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Par krajcovic michelle 15 novembre 2017 : Domaine Louis Julian

Bonjour je suis un amateur de vin naturel depuis 15ans et j avoue être totalement séduit par vos cubis de rouge déplus a un bon prix merci de nous régaler j espère vous rencontrer voir faire les vendanges chez vous salutations kraco avez vous du blanc, ?


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