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Château Beauséjour 2006

Un arôme étonnant de résine de cèdre, un vin délicieux en bouche.


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Dégustation du 31 mars 2014

Suite à l’affaire Saporta vs Angélus, il est décidé de confronter trois Bordeaux dont l’Angélus au cours d’une dégustation à l’aveugle. Organisée à Paris, elle regroupera six dégustateurs rattachés au monde du vin mais avec des sensibilités différentes.

La sortie du livre d’Isabelle Saporta, Vino Business, a déclenché en début d’année des réactions violentes, peu polies si ce n’est vulgaires du landerneau bordelais, en tout cas de ceux qui vivent sur la bête comme l’équipe de Bettane et Dessauve. « Salope », « dénnonceuse de juifs », « nunuche » sont les qualitatifs les plus représentatifs de la tollé soulever par l’ouvrage qui resteront.

Afin de rester factuel et de juger le vin sur pièce, l’Angélus en l’occurrence puisque Hubert de Bouärd propriétaire du dit château est sévèrement mis en cause dans l’ouvrage, une dégustation est organisée à Paris le 31 mars 2014. Six dégustateurs y sont conviés : un journaliste, un blogueur qui décide de rester anonyme, trois cavistes et votre serviteur.

Pour rappel Château Angélus a été classé premier grand cru classé A en 2012. Isabelle Saporta reproche à Hubert de Bouärd d’avoir été juge et partie dans l’établissement du classement alors qu’il est propriétaire du château mais aussi Président du Comité régional de l’INAO entre autres fonctions. De même elle s’étonne que le nombre de places de parking soit pris en compte dans le classement, que les aides de l’Europe lui financent la construction d’un chai dispendieux doté de cuves tronconiques inversées etc...

La dégustation comparative à l’aveugle est filmée pour les trois cavistes :

Pour ma part la video n’est pas exploitable, donc ci-dessous le verbatim de mes commentaires :

vin A :
« Ce n’est pas un blanc. D’habitude je confonds les rouges et les blancs. Je trouve le nez assez sympa. Il y a un peu d’élevage derrière. Par contre je suis un peu déçu par la bouche. Ce n’est pas un vin à boire tout de suite, il faut attendre. Attendre au moins deux, trois ans ... quatre ans ... avant de le consommer. La bouche est sympa quand même. Le vin est très léger, il n’y a pas trop d’extraction. Les tanins sont un peu trop présents pour que l’on ait du plaisir, que l’on ait envie de se resservir. Le vin est plutôt bien fait, il y a une jolie architecture. Il y a un beau fruité au départ, ce qui en fait un vin agréable à boire et je pense qui si on attend quelques années tout va se fondre et on aura vraiment quelque chose de sympa. »

vin B :
« Le nez est plus discret et il a des notes plus en « vert » donc il y a moins de maturité par rapport au A. Il demande à se faire découvrir bien que le vin soit assez présent ... on sent qu’il est présent mais il ne donne pas tout. La bouche est plus structurée. Il est vraiment très très jeune. C’est pas un vin de dégustation, c’est pas agréable à boire tout de suite. C’est un vin à potentiel de garde. Je pense qu’il y gagnera en richesse aromatique car là il est très discret. On a une persistance en fin de bouche qui est assez intéressante, qui est assez sympa. Il est assez fort en alcool beaucoup plus que le A. Ce B est pas mon type de vin. J’aime plutôt des vins qui sont dans la dentelle, qui sont dans la finesse. Donc d’avoir quelque chose de gros, puissant qui se présente, même s’il reste discret car l’élevage a bien été fait, c’est pas mon truc.

vin C :
« On a un vin qui est fermé au niveau du nez. Il n’y a aucune exubérance. Austère. Les tanins sont très présents, c’est forcément un vin de repas, pour manger. Il faut un plat qui puisse aller avec car la bouche est asséchante, astringente. »

vin A :
« J’ai d’autres arômes qui sont apparus qui sont plutôt sympas. C’est assez rigolo : caramel / chocolat. »

Conclusion
« Pour A et C on sent que le cabernet sauvignon est présent car on a les tanins qui viennent vraiment tirer la bouche. Si on a pas dix ans de garde sur le A, on aura toujours cette sensation très asséchante. B sera le dernier car ce n’est pas mon style de vin. Ce n’est pas ce que j’ai envie de boire, ce n’est pas mon plaisir du vin. Bien que je comprenne qu’il y ait des gens qui l’aime bien, ce n’est pas mon truc. J’aime bien les arômes de A. Je pense que ce sont des arômes pas naturels, liés à l’élevage. J’aurai préféré des arômes dus au raisin. »
(Je mélange B et C)
« Je trouve que cela manquait de tanins dans B alors que dans C ils sont très présents. Assembler les deux donne quelque chose de plus sympa.

Donc si j’avais un choix à faire : A et je mélangerai C et B. Mais si je dois vraiment faire une classification, je mettrai A et C ex aequo. Ils ont des choses. Ca va évoluer. Pour B la structure est faible. Avec le temps tout va se fondre. Il va gagner quelque chose. Il y aura peut être des choses en plus. Alors que pour A et C, les vins demandent à se développer et c’est là où on est pour moi dans la richesse du vin. On a des potentiels de garde qui vont se présenter. Il sera intéressant de déboucher une bouteille tous les deux, trois ans pour voir comment à évoluer le vin et où il en est. Pour le B, on sait déjà ce que l’on a. A 10 ans on sait ce que l’on aura, le vin a été construit comme ça.
Donc A et C à égalité bien qu’il ait des personnalités assez différentes et B en dernier. »

« Après réflexion. J’ai écarté "B" car c’est l’image que je me fais de ce que doit être un Bordeaux et non pas pour ses qualités organoleptiques. »

Résultats

Les vins dégustés :

Préférence des dégustateurs :

  • 1) "1901" 2010 : 4 votes.
    • Prix de la bouteille : de 45 à 54€ (cavistes).
    • Prix à l’hectare : 100K€.
  • 2) Reignac 2010 : 2 votes.
    • Prix de la bouteille : 22 € (domaine).
    • Prix à l’hectare : 30K€.
  • 3) Angélus 2010 : 1 vote (c’est moi :) ).
    • Prix de la bouteille : de 285 € (Auchan) à 359 € (caviste bordelais).
    • Prix à l’hectare : 4M€.

Reignac dénote à nouveau. Déjà lors d’une dégustation comparative, ce vin avait su se montrer d’une grande tenue auprès des plus grands (Petrus, Cheval Blanc et Lafite-Rothschild Face à Balthus du Chateau Reignac). Cette seconde dégustation permet au château de confirmer cet exploit.

La cuvée "1901" montre l’intérêt qu’elle suscite auprès des amateurs de Bordeaux et là aussi confirme que cette cuvée fait partie des grands vins bordelais au-delà de tout classement.

D’une certaine façon Angélus déçoit mais la morale de l’histoire retiendra que ce n’est pas avec l’argent et le bling-bling que l’on fait un grand vin.

Rendez-vous dans 10 ans afin de goutter à nouveau les trois vins !

Pour aller plus loin :


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