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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008

Un beau travail fait sur ce vin facile à boire.


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Quoi ma gueule ?

Quand cinq blogueurs mettent en commun leur talent pour réaliser un guide sur le vin, on est pas trop loin du phénomène internet. Et ce fut le cas pour « Tronche de vin, le guide des vins qu’ont de la gueule ». Le livre à peine lancé le 15 mars dernier, c’est le buzz dans la vinosphere et les 2000 exemplaires du premier tirage s’arrachent même avant la sortie en librairie. Le succès est tel qu’une réimpression est programmée 10 jours à peine après la sortie. Une belle réussite d’édition comme internet sait les initier.

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Les séances de dédicaces parisiennes font le buzz

Pourtant au début ce n’est pas gagné. Le projet qui a convaincu l’éditeur Jean-Paul Rocher a en septembre dernier connu un frein brutal au décès de celui-ci. Mais grâce à l’opiniâtreté d’Antonin Iommi-Amunategui et la collaboration de Marie Rocher, fille du défunt Jean-Paul Rocher, un nouvel éditeur est trouvé afin que l’histoire continue. Le guide sort donc le 15 mars aux éditions de l’épure. Les 5 blogueurs souquant ferment, le web s’enflamme pour ce guide pas comme les autres et le succès est au rendez-vous. Mais les feux webiques s’éteignent très vite et c’est le travail au quotidien qui permet de placer les livres, d’élargir le réseau de distribution et de convaincre.

Le cœur du sujet

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Tronches de vin, les éditions de l’épure, Paris 2013. 274p, 22€.

L’illustration de couverture de Michel Tormer est superbe et donne le ton. La préface d’Alice Feiring résume en quelques phrases l’enjeu d’internet qui en moins de 10 ans est devenu un média de référence mais surtout de poids. Si petit à petit ce média perd l’indépendance de sa jeunesse, les projets d’édition naissant sur le web et se concrétisant dans la vraie vie sont de plus en plus nombreux.

Sur la forme. Grosse déception sur la maquette. C’est moche. Le choix d’illustrer chacun des portraits par une photo est une très bonne idée mais le rendu n’est pas à la hauteur soit dans le choix des photos (celle de Jean-Marc Brignot me laisse encore songeur) soit dans le rendu général des couleurs. Les titres trop gros pour un texte qui donne l’impression de déborder de la page, une subline omnprésente ("le guide des vins qu’ont d’la gueule") mais inutile, des interlignages différents pour certains portraits (sisi ils ont osé) viennent renforcer l’impression d’une maquette inadaptée.

Sur le fond. Une très belle sélection de vignerons qui note une grande connaissance du vignobles français. Une occasion de faire de belles découvertes même pour l’amateur éclairé. Mais au-delà de la galerie de portraits les deux points forts de « Tronches de vins » sont en premier lieu de s’être ouvert vers l’extérieur en s’intéressant à d’autres pays dont l’Espagne, l’Italie et la Suisse en autre. Pour la Suisse cela reste un exercice de style puisque il est quasiment impossible de trouver du vin suisse en France ; le marché intérieur absorbant la quasi totalité de la production nationale.
Le second point fort est de présenter des collectifs de vignerons. Ils n’y sont pas tous bien sur mais ces associations autour d’un projet, d’une appellation ou d’une région sont la colonne vertébrale de la culture alter-vinique. Réseaux d’entraide ou de défense, ils sont surtout souvent une planche de salut pour de nombreux vignerons isolés au milieu d’un océan de conventionnels. Le cas de la Champagne est emblématique dans ce cas. En parler est donc une nécessité. Reconnaitre leur travail de pédagogie auprès de leurs collègues, des consommateurs et des autorités un choix pertinent.

Des portraits inégaux

Ecrire à 5 et donc à 10 mains (dis comme ça cette expression n’a plus aucun sens) n’est pas une mince affaire. On regrette parfois le manque d’unité de certains portraits laissant le lecteur sur sa faim. Par exemple la sicilienne Arianna Occhipinti [1] est considérée à plus d’un titre comme une des meilleures vigneronnes d’Europe (si ce n’est pas la meilleure). Alors que l’on rêve d’en connaitre beaucoup plus sur son parcours, son approche etc... il faut pourtant se contenter essentiellement de la description des cuvées. A l’inverse celui de Benoit et Mélanie Tarlant s’attarde longuement sur leur mode de communication et leur présence sur les réseaux sociaux, le vin étant presque placé en second plan.

Pour conclure

Un ouvrage indispensable pour découvrir le travail de ces vignerons passionnés qui tels des artisans d’art préfèrent évoluer dans leur milieu, la vigne et leur cave. Ce guide est une belle occasion de partir à leur rencontre. A ne pas ranger dans sa bibliothèque mais à garder sur sa table de chevet pour le feuilleter et se lire de temps à autre un portrait. Une invitation à découvrir une agriculture plus saine et apprécier le travail d’orfèvre de certains loin des sirènes du marketing ; celles qui chantent, envoutent et attirent l’amateur dans les pièges de l’étiquette et du prix. A lire sans modération.

Les 5 auteurs :

Pour les parisiens, aujourd’hui et demain vous pourrez rencontrer les auteurs au Salon Rue89/Nouvel Obs à la Bellevilloise, Sous les pavés la vigne.

[1Elle a sorti récemment un livre autobiographique : "Natural Woman
La mia Sicilia, il mio vino, la mia passione"


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