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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008

Un beau travail fait sur ce vin facile à boire.


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Mas des Chimères

jeudi 8 janvier 2015, par Laurent Baraou, Monsieur Septime

Tags : Languedoc

Le vigneron Guilhem Dardé mène ses vins comme sont ses convictions : gauchistes et occitanistes.

Guilhem Dardé revendique ses racines paysannes et locales. L’ancien des comités d’action viticole, du MIVOC (Mouvement d’intervention des viticulteurs occitans) a fait partie des Travailleurs paysans, mouvement dissident de la FNSEA dans les années 1980 et conduit par Bernard Lambert, et qui aura abouti à la création de la Confédération paysanne. Il se dit « écolo de gauche », et se compare volontiers à une pastèque : « vert dehors et rouge dedans ». Il a commencé à travailler en 1974 et comme il le dit : « C’était l’époque du Larzac, du retour à la terre et de la lutte contre l’extension du camp militaire de Canjuers. Je n’avais pas besoin d’y retourner, j’y étais. » Son père lui cède le domaine qui livre à cette époque tout son raisin à la coopérative locale. En 1993, Guilhem achète un peu de matériel et crée le Mas des Chimères. Il le fait car il trouve que le vin produit par la « coopé » est loin d’être en adéquation avec le discours sur la qualité.

Au départ, il fait du vin « pour essayer » puis s’enhardit, la coopérative le met dehors alors qu’il siège au conseil d’administration et que son père en avait été président pendant de nombreuses années. Depuis, l’organisation s’est diluée dans un groupement de producteurs, Les Vignerons de l’Occitane, qui gère 200 000 hectolitres. Avec le recul, Guilhem ne leur en veut pas puisque cela lui a finalement rendu service. Mais il est critique sur le système coopératif actuel : « C’est le serpent qui se mord la queue. On est mal payé, il faut donc produire beaucoup. Si on produit beaucoup, c’est médiocre et donc on vend mal. »

À l’installation, la banque ne le suit pas et refuse de lui prêter de l’argent. Une chance d’une certaine façon puisque ainsi il n’a pas de crédit à rembourser. Il achète du matériel d’occasion. Tant qu’il n’a pas de vin à vendre, les choses ne sont pas simples même s’il parvient à fourguer un peu de vrac. Il lui faut cinq ans pour installer ses marchés et en 1998, produire 50 000 bouteilles.

Guilhem ne produit pas un type de vin hors-sol et soumis au marketing de la grande distribution, il fait le vin que lui donne sa terre.

Militant pacifiste et écolo, il a participé aux luttes sur le plateau du Larzac et à un collectif pour défendre un village que menaçait une exploitation de gisement d’uranium. Il aime dire qu’il « ne s’est pas réveillé « bio » un matin ». Dans les années 1970, il était le tout premier à vendanger à la machine dans la région, il fut aussi le premier à tout arrêter lorsqu’il commença à produire son vin. Son premier travail a été de réduire les rendements. Second souci : la gestion de l’enherbement. Le sol est pauvre et l’herbe ne doit pas concurrencer la vigne à partir d’avril, créer un déficit d’approvisionnement en eau, et au final causer un stress hydrique.

Depuis 2000, le domaine est en « bio » mais Guilhem ne débute officiellement la conversion qu’en 2009, car entre-temps il a été élu maire de sa commune. Attentif à la vie citoyenne, il a fini par jeter le gant après son mandat de sept ans : la vigne de ses rêves est tyrannique. Ne travaillant qu’avec des levures indigènes, sans enzymes, et utilisant le soufre avec parcimonie, il souhaite désormais aller encore plus loin. L’objectif est de se démarquer du logo AB si facile à obtenir et qui ne garantit rien sur les pratiques en cave.

Guilhem ne produit pas un type de vin hors-sol et soumis au marketing de la grande distribution, il fait le vin que lui donne sa terre. Il regrette l’individualisme du monde agricole qu’il explique par les difficultés financières des viticulteurs. « Pourtant nous sommes interdépendants les uns des autres au niveau d’une région mais aussi au niveau national. »


Repères :
  • Surfaces : 23 hectares.
  • Cépages : merlot, cabernet, syrah, cinsault, carignan, mourvèdre, chardonnay,
    viognier, carignan blanc, grenache blanc, roussane, terret, clairette, muscat petits grains.
  • Cuvées : OEillade (100% cinsault), Cuvée Marie et Joseph (100% carignan sauf en 2009), Coteaux-du-Languedoc, L’Hérétique, Terrasses-du-Larzac, Blanc (Vin de pays des coteaux du Salagou), Muscat petits grains (en sec et en doux), Rosé.
  • Prix : de 5 à 13 € (hors muscat doux).

Le choix de Septime & Baraou
Le Coteaux du Languedoc, un pur rouge languedocien.

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