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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008 ![]() Un beau travail fait sur ce vin facile à boire. Domaino-buzz
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Château La Grave – château La Fleur Cailleau (Vignobles Paul Barre)vendredi 21 mars 2014, par ,Plutôt qu’entériner les contraintes de l’AOC et l’uniformisation des vins, Paul Barre cultive son domaine avec philosophie et modestie.
Petit-fils de négociant, fils d’un régisseur de propriétés viticoles, dont château Pavie-Macquin, du côté de sa mère : nul doute, Paul Barre était prédestiné au vin. Il a débuté par un métayage du château La Grave, puis a repris en fermage le domaine qui fut celui de son trisaïeul Auguste Bloy. À la vente de cette parcelle, la famille Barre avait continué à habiter sur place. Paul Barre a exploité le domaine, tout en grignotant petit à petit des parcelles sur Canon-Fronsac : c’est ainsi que le deuxième nectar a vu le jour en 1982. Si la propriété monte jusqu’à 15 hectares, Paul Barre a fini par la réduire de moitié pour mieux se concentrer sur ses cultures. Il est vrai qu’il travaille depuis 1990 en biodynamie, une discipline très exigeante. C’est aussi le cas de sa mère, à la tête de château Pavie-Macquin : ils peuvent s’entraider, éviter l’isolement. L’exploitant est certifié en 1998, juste avant de marquer sa véritable indépendance, en ramenant dans le giron familial le vignoble de La Grave, avec l’aide d’amis et de clients fidèles. Ardent militant de la biodynamie, Paul Barre en a constaté les vertus et les effets quasi immédiats. Même si les contraintes sont fortes, le résultat qualitatif est dans le verre. Pour ses traitements, il utilise le cuivre avec une très grande parcimonie : pas plus de 250 g par hectare et par an, alors que la norme dite modérée en tolère 7 kg ! Pour compenser l’absence de chimie, il a recours à la technologie. Étape importante, le tri représente un gros travail et sa pénibilité n’attire pas les vendangeurs à ce poste. Il s’est donc équipé d’une table de tri vibrante, dotée d’une soufflerie qui élimine les impuretés. L’équipe ainsi réduite, il peut consacrer plus de temps aux vendangeurs et aux exigences du terrain. Au moment de l’encuvage, le raisin est placé sous gaz carbonique, ce qui favorise une montée idéale en température de fermentation. À la fin de la fermentation malolactique, le vin se trouve légèrement soufré. Pour arriver à utiliser si peu de soufre, l’hygiène du matériel viticole constitue un souci constant. Paul Barre a planté une parcelle en cabernet franc et souhaite remplacer progressivement les manquants par du merlot ou du cabernet sauvignon. Dès le premier millésime, la qualité du vin s’en est trouvée remarquable, étonnante. Il a pu créer la cuvée Leeloo, soit 100 % cabernet franc, qui est devenue son premier vin de table (vin de France). Paul Barre regrette « le temps où l’appellation était une simple unité géographique dans laquelle la diversité pouvait s’exprimer ». Le cahier des charges de l’AOC s’avérant de plus en plus contraignant, la question de quitter l’appellation s’est posée rapidement. Au fil des ans, le système des AOC engendre un effet pervers : l’uniformisation des vins relevant d’une même appellation, le plus souvent dans la médiocrité. Paul Barre regrette « le temps où l’appellation était une simple unité géographique dans laquelle la diversité pouvait s’exprimer ». Tout le monde faisant le même vin, il n’y a plus d’émulation entre vignerons, chacun travaille dans son coin et produit un « vin mainstream » pour ne pas déplaire. Paul Barre a tourné le dos à cette fâcheuse tendance. Il croit fermement à la cohabitation d’un réseau traitant de gros volumes avec un autre, plus petit et plus surprenant. Ce vigneron-là cultive la prise de risques comme philosophie pour expliquer le sens de son travail.
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