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Château Beauséjour 2006 ![]() Un arôme étonnant de résine de cèdre, un vin délicieux en bouche. Domaino-buzz
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Domaine des Côtes de la Molièremardi 25 février 2014, par ,Isabelle et Bruno Perraud ont su bonifier leurs vignes en domaine bio grâce aux accidents de la vie et à l’internet.
Bruno Perraud est la sixième génération de vignerons de Vauxrenard. Les parents d’Isabelle, eux, ont quitté Lyon et se sont réinstallés dans la maison familiale du village lorsque la fillette était âgée de cinq ans. Parmi les cadeaux de mariage de Bruno et Isabelle, 1,5 hectare de vignes. Avec les années, ils grignotent des petites parcelles, récupérant aussi des vignes en fermage appartenant à d’autres membres de la famille. Le jeune couple a travaillé de manière conventionnelle…jusqu’à ce que Bruno s’intoxique avec un antifongique. Le choc est grand – il a perdu connaissance –, le jugement sans appel : il faut en finir avec ces produits nocifs. La naissance du dernier enfant amène un autre changement : en 1999, débordés par leur progéniture, les jeunes parents ont un tel retard dans la taille des vignes qu’ils décident de ne pas désherber. Tout s’étant bien passé, ils ne songeront plus à éradiquer un seul brin d’herbe avec la chimie. Un vignoble dense (12 000 pieds par hectare) et en coteau rend pourtant cette conversion difficile. Isolés dans leur pratique, ils sont rejetés par la profession : le bio n’a pas encore bonne presse. Mais les Perrault sont tenaces. Ils ont brisé leur isolement. Les mentalités ont évolué avec la création d’une association, lieu d’échanges et d’entraide, qui regroupe les producteurs bio du Beaujolais. L’année 2002 fut très pluvieuse, avec un gros rendement mais surtout de la pourriture. Tous les producteurs furent touchés par la géosmine, une contamination microbienne qui donne au vin un goût terreux. Catastrophe dans le vignoble, à l’exception du domaine des Côtes de la Molière : il sort un rendement supérieur à leur moyenne avec de très beaux raisins dans des vignes enherbées. La vendange est exceptionnelle, le raisin est sain. Alors que tout le monde trie, les Perrault décident de ne pas sulfiter leur raisin. C’est là le troisième déclic : depuis, ils ont renoncé soufre en vinification, à la vendange et à l’élevage. Pour se rassurer, Bruno en utilisait un peu à la mise : 0,5 g par hectolitre. En 2006, il décide de faire un test et vinifie la moitié du Beaujolais-Villages sans soufre. Résultat convaincant. Dès lors, pas la moindre pincée de soufre n’est utilisée. « Consommer bio aujourd’hui, c’est participer un peu à la protection de notre environnement », veut-il convaincre. Afin d’assurer un apport financier les années où la grêle met à mal le vignoble, le couple a monté une petite structure de négoce, au départ pour du Beaujolais nouveau. Ils ont mis en place un partenariat avec un producteur de chardonnay en Saint-Véran et Pouilly-Fuissé, un ancien coopérateur. Les premiers contacts furent pris en 2002, mais il a fallu attendre trois ans pour qu’ils travaillent ensemble. La certification en bio de ce producteur arrivera très vite. Ils ont pris l’habitude de vendanger eux-mêmes le raisin qu’ils achètent. 15 000 bouteilles sont produites par le négoce et 15 000 autres par le domaine. Pour sortir de l’isolement, la solution est venue d’internet. Isabelle anime depuis 2007 un blog au quotidien. Elle y narre les tracasseries administratives, les vacheries des « collègues », y pousse des coups de gueule… Très présente sur les réseaux sociaux, elle a même utilisé Facebook pour sonder directement ses clients sur la pertinence de produire un Beaujolais nouveau brut de cuve en 2009. Ce fut un plébiscite et personne ne l’a regretté.
Repères : Domaine des Côtes de la Molière
Le choix de Septime Le choix de Baraou La bonne adresse d’Isabelle et Bruno Gérard et Linda GAUTHIER Pour commander Le Guide de l’alter-vin : |