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Domaine Chahut et prodiges, Coup de canon 2008

Un beau travail fait sur ce vin facile à boire.


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Agathe Bursin

jeudi 6 février 2014, par Laurent Baraou, Monsieur Septime

Qualifiée par certains dégustateurs de « Coco Chanel de l’Alsace », elle surprend toujours par ses vins, par leur finesse et leur ciselé.

Avec des grands-parents producteurs coopérateurs, la petite-fille est baptisée toute petite dans la culture du vin et de la vigne. Dès la maternelle ce n’est pas à la poupée qu’elle joue mais à la vigneronne, avec d’autres fils de coopérateurs ! Ses parents la voyaient plutôt médecin. Quand elle s’inscrit en BTS viti, ils croient à une tocade mais elle sort major de sa promo.

Agathe enchaîne avec le diplôme national d’œnologie qu’elle complète par un DESS du droit de la vigne et du vin. Sa carrière est alors toute tracée : aux Douanes ou à la Répression des fraudes. Elle voit son rêve lui échapper et rue dans les brancards : elle sera bien vigneronne et aura droit à sa vie au grand air.

Issue d’un milieu modeste, ses investissements de départ sont a minima, entre « récup » et location. Son oncle lui cède de vieilles vignes que l’arrière-grand-père d’Agathe avait plantées. Avec de faibles rendements, elles n’intéressent pas le coopérateur qui vend son raisin au poids. Elle récupère ainsi des parcelles de gewurztraminer en grand cru Zinnkoepflé et de vieux sylvaner. Elle s’installe avec le minimum vital de 2,70 hectares ; 70 ares compléteront la surface pour atteindre le minimum nécessaire.

La vinification est une longue tradition familiale. Mais le décès accidentel de l’arrière-grand-père, en 1939, laissa une veuve mère d’une jeune fille à la tête du domaine qui, se trouvant désemparée, décida de livrer le raisin à la coopérative. Agathe renoue avec la tradition. Elle aménage sa cave de stockage dans une vieille grange chez ses parents, et sous la maison est installé le chai de vinification

Pour son premier millésime, une partie du raisin est vendue à un négociant afin de s’assurer un revenu, mais elle vinifie aussi deux cuvées : Sylvaner et Gewurztraminer Zinnkoepflé ; 1 200 bouteilles sont ainsi produites. Un dimanche matin, sans rendez-vous, un visiteur Américain se présente à la maison, que rien ne distingue des autres dans le village. Son oncle d’Amérique en somme. Il s’agit de Daniel Johnnes, l’influent importateur new-yorkais de Gilbert Clusel (en Côte-Rôtie) chez qui Agathe avait fait son stage d’installation. Il goûte les deux cuvées sur fût encore en cours d’élevage et apprécie. Il lui achète l’ensemble des 1 200 bouteilles dès que la mise sera faite. Un seul client, 100 % export la première année : Agathe débute sous de bons auspices. L’année suivante elle décide de produire le double de bouteilles et réalise cinq cuvées différentes. Aujourd’hui elle vinifie la totalité des raisins qu’elle vendange, soient 30 000 bouteilles. Ses parents l’aident sur le domaine. Comme elle aime à le préciser avec humour, « ce sont des jeunes retraités actifs, pas chers ».

Elle prend soin de sa vigne comme d’un être humain : l’homéopathie pour le quotidien et parfois des remèdes plus forts.

À la vigne, si la biodynamie est le fil rouge de son travail, elle n’hésite pas à revenir à une viticulture plus conventionnelle lors des années très pluvieuses, comme en 2002 ou 2004 où le tracteur menaçait de s’embourber. Elle prend soin de sa vigne comme d’un être humain : l’homéopathie pour le quotidien et parfois des remèdes plus forts. Certaines parcelles sont telles qu’il faudrait un âne pour y travailler. Quand elle a le temps, avec son père, elle les travaille à la pioche, sinon elle est obligée d’utiliser un désherbant. Le reste du domaine est travaillé au tracteur. L’objectif est d’avoir à la vendange le plus beau des raisins possibles afin de ne pas intervenir en cave.

Réalisé à l’INRA de Colmar où elle a toujours gardé des contacts, son mémoire du DNO portait sur les levures indigènes. Et même si ses anciens collègues viennent déguster ses vins au domaine, ce qui lui permet d’échanger sur ses essais de plantation, Agathe Bursin a bien conscience que « la science n’explique pas tout et que la vigne et le vin gardent encore une grande part de leur mystère ».


Repères :

Agathe Bursin
11, rue de Soultzmatt
68250 Westhalten
Tél. : 03 89 47 04 15
agathe.bursin@wanadoo.fr

  • Surfaces : 5,5 hectares, répartis en 33 parcelles.
  • Cépages : gewurztraminer, muscat, pinot noir, blanc et gris, riesling, sylvaner.
  • Cuvées : As de B (parcelle d’une cinquantaine d’années complantée avec les six
    cépages blancs, avec aussi un unique pied de pinot noir), Gewurztraminer, Pinot gris et Riesling sur Zinnkoepflé, Pinot noir Strangenberg, Parad’aux, Muscat, Sylvaner Éminence, Gewurztraminer et Sylvaner Lutzenthal, Riesling Distelberg, et les
    Vendanges tardives.
  • Prix : de 6,50 à 45 € (pour les grains nobles).

Le choix de Septime & Baraou
Le Riesling Distelberg, pour son acidité bien trempée qui n’est en rien désagréable.

La bonne adresse d’Agathe
Etant une grande croqueuse de chocolat, je ne peux que fondre en vous indiquant le chocolatier qui m’est cher :
Monsieur Jean-Paul Hévin, Le Petit Boulé, 23 bis Avenue Motte-Picquet, 75007 Paris
Tél. 01 45 51 77 48

Pour commander Le Guide de l’alter-vin :


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