![]() |
![]() |
Actuellement 18 visiteurs sur le site ! |
Focus
Château Beauséjour 2006 ![]() Un arôme étonnant de résine de cèdre, un vin délicieux en bouche. Domaino-buzz
Agenda
Collaboration
|
Envoyer un commentaireDomaine JambonPhilippe Jambon crée de merveilleux vins de table et fustige les dérives de l’AOC.
À la sortie du collège, Philippe Jambon veut déjà être viticulteur. Mais c’est l’âge d’or du Beaujolais et il est difficile de trouver des vignes pour s’installer quand on n’est pas soi-même d’une famille de vignerons. À la fin de ses études, il travaille en tant que commis sommelier en grande restauration. C’est un chef cuisinier originaire de Beaujeu qui lui fera découvrir les vins naturels et l’émotion qu’ils suscitent. C’est le déclic. En 1993, il quitte la restauration et suit une formation en viticulture pour adultes. Pas riches, Catherine et Philippe recherchent de beaux terroirs en Beaujolais-Villages avec un gros potentiel afin de ne les payer trop cher. Le domaine est créé en 1997 avec un hectare, et 30 ares de blanc sur la commune de Fuissé y sont adjoints l’année suivante. C’est le garage du pavillon familial qui fait office de cuvier. Dès le début, la conduite de la vigne est menée de façon traditionnelle, sans produits chimiques ; la certification en agriculture biologique est demandée en 1999 et obtenue en 2002 (Ecocert). Philippe ne fait pas plus de ramdam que ça sur le label AB, car il souhaite que ses vins soient appréciés pour ce qu’ils sont, non parce qu’ils sont bio. Les rouges ne sont plus soufrés depuis 2000, les blancs depuis 2003. Avec des vignes en coteaux, l’enherbement est présent afin de lutter contre l’érosion et le lessivage des sols. Les raisins sont les plus sains possible, sans chimie, et l’élevage sur lies est long. S’il produit des vins primeurs (« nouveaux ») comme les autres producteurs de la région, il refuse de les mettre systématiquement en vente à la date légale. Pour lui, c’est au vin de choisir sa date et il n’est pas rare que ses primeurs ne soient commercialisés qu’à partir de janvier ou février. Ce sont des vins avec plus de rendement et moins d’élevage, donc plus fruités. Avec un vignoble très au nord, bien au-dessus de l’arène granitique, les Beaujolais-Villages produits ne sont pas typiques de l’appellation – ils ont parfois été refusés à l’agrément. Morale des lieux : le vin doit être apprécié pour ce qu’il est et non pour son appellation.En 2006, il sort sans complexe de l’appellation et produit ses premières cuvées, blancs et rouges, en Vin de table. L’une d’elle a été baptisée d’un nom en clin d’oeil, La Tranche. Pour ce vigneron, l’AOC est aussi un outil marketing que l’on a mis en place lors d’une période de crise. Selon sa thèse, le consommateur ne sélectionnerait son vin que sous la tyrannie d’une notation AOC. De même, Philippe ne peut que regretter la plantation des terroirs secondaires qui ont plus vocation à être « le pré du cheval et des vaches » que des terres à vigne, ce qui vide ainsi les appellations de leur sens. Il constate une perte de confiance du consommateur, qui oblige les producteurs à toujours être à la recherche de nouveaux marchés. Le domaine pratique le négoce afin de compléter les revenus dans les années difficiles. Débutée en 2002, cette activité a été mise en sommeil jusqu’en 2008, année où la grêle causa des dégâts importants sur le vignoble.
Philippe Jambon
Le choix de Septime Le choix de Baraou Pour commander Le Guide de l’alter-vin sur le site de François Bourin : |